Trouver un logement pour l'arrivée à Toronto

12 juin 2020

Je m'aperçois que je n'ai pas parlé de la question épineuse du logement dans mes posts précédents, à part pour dire qu'il fallait en trouver un. On avait dans l'idée de trouver soit un AirB&B soit une sous-location, pour plusieurs raisons. Premièrement, on sait que le marché immobilier à Toronto est tendu de chez tendu et qu'il est impossible de trouver un logement en une journée ou deux en débarquant. Deuxièmement, ça n'est pas évident de trouver un logement à distance : on peut avoir peur de l'écart entre les photos et la réalité, peur de payer un loyer en avance à quelqu'un qu'on ne connaît pas, peur que le logement n'existe même pas ou soit déjà loué à quelqu'un d'autre quand on arrive la bouche en coeur... Et de l'autre côté du manche, les propriétaires ne sont pas forcément prêts à louer à des inconnus qu'ils n'ont jamais vus. Ça se tient aussi. Troisièmement, on débarque sans boulot, donc sans fiche de paie, et surtout sans savoir on va se retrouver à aller bosser. Et Toronto, c'est grand ! Alors s'installer pour un an non négociable à Etobicoke pour finalement bosser dans le Distillery District et se taper 1h30 aller, 1h30 retour*, merci mais non merci.

* Ce serait comme habiter Porte d'Orléans et aller à La Défense tous les jours. Pire, même. Oui, je sais, plein de gens le font. Mais si on peut éviter...

Donc, le bon plan, c'est un AirB&B pas trop cher OU une sous-location de 2, 3 ou 4 mois, histoire de trouver du boulot, se construire un credit score et là, une fois qu'on comprend mieux où on va et comment les choses se passent, trouver quelque chose de plus permanent. Comment mettre la main sur la perle ?

AirB&B

Mathieu écume le site tous les jours, en restreignant ses recherches à une certaine zone, qui correspond grosso modo à Toronto "downtown" :

downtown Toronto

C'est pas grand, par rapport à la taille de la Greater Toronto Area (oui, ça fait GTA. Et oui, ça me fait rire). Deux raisons à ça : on vient de vivre cinq ans à la campagne, si on part pour Toronto c'est pas pour vivre en banlieue. On a envie de retourner à la ville, mais la vraie, la bonne mégalopole du coup. Et ensuite, regardez où sont localisés les jobs que je recense (patiemment) sur LinkedIn depuis janvier :

localisation des jobs

Sur la cinquantaine d'annonces concernant Toronto même (et pas North York, Etobicoke ou Scarborough), 80% sont vraiment downtown. Comme Mathieu peut travailler à peu près n'importe où, on essaye donc de trouver dans ce carré magique. Ça simplifiera la suite. Sauf que les AirB&B dans cette zone sont cheeeeers, tellement chers. Ou alors très très suspects. On en met quand même quelques-uns en favoris mais... on regarde aussi ailleurs.

Locations et sous-locations

Plusieurs solutions pour trouver un logement à Toronto : des applications et sites comme Realtor.ca ou Padmapper ; des petites annonces sur Craigslist ou Kijiji ; des agents immobiliers qui ont des listes de logements ; des groupes Facebook comme Toronto Home Zone. On a assez vite abandonné les sites classiques et les agents immobiliers parce qu'ils ne proposent évidemment que des baux "normaux" de location. Et en Ontario, un bail normal, c'est un engagement de 12 mois, puis mois par mois. Pour les raisons évoquées plus haut (Orléans-La Défense, tout ça...) et parce qu'apparemment y'a pas mal de mauvaises surprises sur les apparts dans cette ville, on ne voulait vraiment pas s'engager pour un an sans avoir rencontré personne ni vu le logement en vrai, et en plus sans savoir dans quel coin on allait trouver du boulot. Ce qu'on voulait, c'était une sous-location.

Les sites de location et agents immobiliers à Toronto

Deux-trois infos rapido cependant : Craigslist et Kijiji proposent surtout des colocs, c'est parfois difficile de savoir à quoi ressemble exactement le logement. Realtor.ca et Padmapper sont très très bien pour rêver car ils ont énormément de filtres et permettent de chercher exactement ce que vous voulez. En revanche, on y voit surtout des condos très-beaux-mais-très-chers. Notez que Realtor vous permet de chercher aussi bien du résidentiel que du commercial, et qu'ils présentent les annonces de particuliers et d'agents et courtiers. Si un jour vous êtes assez riche pour acheter, vous pourrez aussi vous y intéresser. Je pense qu'on se tournera à nouveau vers ces sites quand on devra trouver notre logement permanent.

Pour ce qui est des agents immobiliers, il est intéressant de savoir qu'ils font payer les propriétaires mais pas les locataires. Avoir recours à un agent pour trouver un logement ne vous coûtera rien d'autre que de la patience. Apparemment, comme les bons et les mauvais chasseurs, il y a les bons et les mauvais agents. Le bon agent, il a une liste d'appart, une belle liste. Le mauvais agent il a une liste, une belle liste, mais... Soit ils sont déjà pris, soit ils ne correspondent pas aux photos, soit ils n'existent pas, soit le prix n'est en fait pas celui qui était annoncé... Bref, c'est une bonne option, mais faut pas être pressé.e et puis il faut tomber sur le bon. Sur Facebook, on nous a recommandé plusieurs fois Thomas Delespierre alors on l'a contacté. Il était très serviable et nous a donné accès à une liste qui avait l'air sympathique (ah oui et il parle français aussi), mais comme on n'a pas creusé plus loin, difficile d'en dire plus. Là aussi, je pense qu'on le recontactera d'ici quelques mois.

Trouver une sous-location à Toronto : la magie des groupes Facebook

On s'est donc principalement retrouvé à chercher sur les groupes Facebook. "Mais oui d'accord mais lesquels ?!" me dites-vous. Ceux-là :

  • PVT/Pvtiste Toronto - Le Guide Du Croutard A La Sauce Torontoise : une référence même si vous n'êtes pas PVTiste. Vous y trouverez des infos sur la vie sur place, des gens qui vendent ou donnent des objets divers et variés parce que leur PVT est fini et qu'ils repartent en France et surtout... des annonces et des propositions de locations, colocs et sous-locations ! Vous pourrez également poster votre demande, on ne sait jamais.
  • Toronto Home Zone : des petites annonces classiques, offres et demandes, sur Toronto et alentours immédiats, c'est-à-dire entre Mississauga et Scarborough, et jusqu'à North York. Le groupe est bien modéré, d'ailleurs c'est un groupe fermé, et vous êtes à peu près certain que les arnaques y seront vite repérées.
  • Apartments & Rooms for Rent Toronto : là aussi un groupe fermé, avec des offres et des demandes. Entre celui-ci et celui du dessus, vous verrez sûrement passer les mêmes annonces.
  • GTA Home Zone : celui-ci concerne vraiment toute la zone du Grand Toronto, c'est beaucoup plus étendu. Du coup nous on l'a moins regardé mais si vous cherchez justement la banlieue pour des loyers vraiment moins cher, vous y trouverez plus d'options que dans les deux autres.

Au final, je crois que c'est sur le groupe des PVTistes qu'on a vu une annonce de sous-location du 1er avril au 1er août. Pile nos dates ! A voir les photos, le gars avait l'air musicien, ça nous faisait un point commun, l'annonce avait été publiée 8 minutes plus tôt, Mathieu a sauté dessus et hop ! L'affaire était dans le sac. On a échangé un petit peu avec la propriétaire, beaucoup avec Grégoire, pour savoir ce qu'il laissait dans l'appart', comment il voulait qu'on le règle, etc. mais globalement tout a été très facile. Et même quand le fucking corona nous est tombé dessus, eh ben on a décalé et tout le monde était content. Elle est pas belle la vie ?

Bref, je vous redis début juillet mais a priori on est casé pour trois mois et c'est un énooorme souci en moins. D'autant plus qu'avec la quatorzaine, il faut absolument un logement à déclarer à l'arrivée, et ça ne peut pas être une auberge de jeunesse. C'est beaucoup plus simple pour nous d'arriver directement dans un logement équipé et dans lequel on va rester trois mois. En résumé, pour trouver un logement (plus ou moins) provisoire à Toronto il faut de la patience, de la réactivité et un peu de chance aussi. Pour le permanent, on a le temps de voir venir !