Les débuts du projet

Juillet - Août 2018

Lorsque nous avons commencé à envisager l’expatriation comme une option sérieuse et plus un doux rêve éloigné, la question principale qui s’est posée était : « Vers où ? ». Contrairement à pas mal d’expats que nous connaissons ou avons pu rencontrer, nous n’avions pas une destination rêvée, pas de point de chute facilitant qui aurait orienté la décision, pas vraiment d’idée précise, en somme.

En revanche, nous étions à peu près certains de viser un pays anglophone, pour des raisons de facilité d’expression… disons, intermédiaire. Ça nous assurait de pouvoir communiquer tous les deux (mon mari parle espagnol… et moi allemand… tous les deux niveau « LV2 balbutiant », autant dire pas terrible), tout en nous permettant vraiment de développer cette deuxième langue plutôt que de rester dans notre confortable francophonie.

Fan de surf, j’ai immédiatement essayé de pousser vers l’Australie ! L’été permanent, les grands espaces, la perspective d’aller surfer entre midi et deux… se sont heurtés à une fin de non-recevoir de la part de Monsieur. Faut dire que la plage en Doc Martens, c’est bof, et qu’il est plus branché « rock dans les caves » que « surf à toute heure ». Pour être honnête, s’ajoutait à ça la direction politique assez « droitière » de l’Australie.

Du coup… on a exploré la solution de la petite sœur… la Nouvelle-Zélande ! Amateurs de rugby, adorateurs* du Seigneur des Anneaux, ça nous paraissait bien plaisant, en plus des retours enthousiastes de tous nos amis partis là-bas en Permis Vacances Travail (PVT). Je commence alors le travail de fourmi qui consiste à éplucher les sites, les blogs, les reportages, tout ce qui nous permettrait de nous faire une idée plus précise du qui que quoi comment qu’on fait pour aller vivre là-bas. Offres d’emploi : check, il y aurait de quoi faire pour moi ET pour lui. Localisation géographique : check, c’est facile en même temps : on s’en fiche. Démarches d’immigration : check, c’est de l’immigration choisie, il faut créer une candidature et si on a assez de points, on nous offre un visa. Oui… mais. La Nouvelle-Zélande choisit vraiment très précautionneusement ses immigrants. Avec mon doctorat, j’ai un très haut niveau de diplôme mais bon, une thèse ça prend du temps et donc mon nombre d’années d’expérience professionnelle n’est pas très élevé. Mon mari, avec sa reconversion, perd aussi des points. Il faut passer un test d’anglais (l’IELTS) qui affiche complet pour des mois et des mois dans notre région. Les frais sont extrêmement élevés : 530 NZ$ juste pour la candidature, 2740 NZ$ pour le visa, plus tous les diplômes à traduire, les tests de langue pour tous les deux… Ouch.

*n’ayons pas peur des mots. Notre film doudou, c’est pas Love Actually, c’est Le Retour du Roi. Bon.

Alors ? Alors on se repose la question du Canada, qu’on avait un peu écartée. Un peu parce que j’avais plus envie de soleil que de neige, un peu parce qu’on est des snobs de l’expatriation, aussi :D L’idée d’aller « là où tout le monde va » nous plaisait – un peu – moins, c’est vrai. Eh oui, mais si « tout le monde y va », c’est peut-être parce qu’il y a de bonnes raisons ! Et la meilleure raison, c’est le système de l’Entrée Express : un programme d’immigration pour travailleurs qualifiés (c’est nous ça !) avec une possibilité d’obtenir un visa sous six mois à condition d’opter pour le Canada hors Québec. Ça tombe bien, on voulait pas aller au Québec, y’a trop de Français :p

Un petit tour au salon Destination Canada, un gros tour (ou plein de petits tours, en fait) sur les zinternettes pour glaner des infos, et ho, c’était décidé : pour nous, ce serait le Canada !