J-1 avant le grand départ !

30 juin 2020

Nous y voilà enfin. Après un un faux départ et une grande déception, teintée de réalisme, nous sommes enfin à J-1. Départ demain midi pour un Bordeaux-Amsterdam, Amsterdam-Toronto. Alors qu'on a eu des semaines de bonus, on arrive quand même à être à moitié à la bourre, surtout au niveau des valises. Niveau démarches, voilà ce qu'on a pu mener à bien ces dernières semaines :

  • Prendre une assurance temporaire. On a pensé un moment s'appuyer sur l'assurance santé/assistance qui vient avec notre carte Visa Premier. Sur le papier, c'était OK, ça nous couvrait pendant les trois mois de carence avant d'être sur l'OHIP, la "Sécu" canadienne, avec des montants plus que corrects et une franchise très raisonnable. On a décidé de téléphoner, pour être sûrs, et on a bien fait : tout ce qui est en rapport avec la COVID n'est pas couvert. Autrement dit, on se foule la cheville, on va aux Urgences, on est testé positif au virus et on l'a dans le baba. Du coup, on a pris une assurance chez ACS, bien connue des PVTistes, le contrat s'appelle Globe Partner et on est couvert pour 222€ pour deux.
  • Ouvrir un compte bancaire à la Banque Nationale du Canada (BNC, NBC pour les anglophones). Au départ, on voulait ce compte pour notre preuve de fonds à l'arrivée (montrer qu'on avait des sous disponibles au Canada) et pour pouvoir régler le loyer à Grégoire. C'est un double échec... On peut ouvrir un compte avant d'être au Canada mais on ne peut pas obtenir de relevé de compte avant d'avoir eu un premier rendez-vous en succursale pour finaliser l'ouverture du compte. Donc ça ne sert à rien de transférer nos fonds si on ne peut pas prouver qu'on les a, parce qu'on n'a pas de relevé... Et deuxième échec, on ne peut pas non plus accéder à notre banque en ligne avoir d'avoir finalisé les démarches, donc on ne pourra pas faire de virement Interac à Grégoire en direct en arrivant. Bon bon bon... Au moins c'est fait et dès qu'on pourra ressortir de l'appart', on n'aura plus qu'à se rendre en agence pour boucler tout ça.
  • Niveau téléphone, Mathieu a résilié Bouygues pour prendre un forfait Free, ce que font beaucoup de PVTistes. Free permet pour une vingtaine d'euros d'avoir un forfait "normal" mais international. Autrement dit, appels et SMS illimités et une quantité respectable de données... qu'on peut utiliser à l'international. Pour ma part, Sosh n'est pas intéressant du tout mais je ne résilierai qu'une fois que j'aurais ouvert une ligne canadienne, histoire d'être joignable... au cas où. Donc je pars avec mon vieux téléphone et on verra sur place si j'opte pour un forfait low-cost type Fido (je n'ai pas de smartphone donc je n'ai pas besoin de données) ou si je tope une carte SIM pour ma tablette. À suivre.

Et bien sûr, il reste la question des valises. L'horreur absolue haha ! Je passe sur les conseils inutiles des gens ("ah moi en Erasmus en 1ère année j'avais juste mon gros sac de rando et une couette tu sais" ; "moi quand j'étais partie six mois j'avais juste une grosse valise hiiiin". Oui. Six mois. Voilà.) mais même en ayant fait un très gros tri et en se faisant livrer des trucs par container, il nous reste pas mal de trucs à caser. Surtout des trucs comme ça, là, incasables :

des fringues impossibles à ranger

Donc on s'arrache, on met un souk pas possible dans le salon des parents mais on y arrive, on boucle nos valises ! Enfin euh, presque...

ça dépasse...

Bon, tant pis. C'est l'heure de peser les valises. Comme on est des prolos et qu'on est en classe Économie, on a droit à 23 kg chacun. Et là... C'est le drame. La mienne fait 28,5 kg. Celle de Mathieu 22,9 MAIS il doit y ajouter sa précieuse guitare Telecaster qui se démonte (oui, c'est bizarre mais c'est possible). Qu'à cela ne tienne, qu'on se dit, on payera un supplément, il paraît que c'est par tranche d'un kilo, voyons combien ça... Oh là. À partir du moment où on dépasse, de 200 grammes ou 10 kg, c'est 85€. En revanche, le bagage supplémentaire ne coûte "que" 68€. C'est un mystère. Les classes Business etc. peuvent prendre jusqu'à 32 kg. Pas les prolos, mais ça leur coûte moins cher d'ajouter 23 kg que d'en ajouter 5 à un bagae existant. Je... beuh. La bonne nouvelle c'est que si on prend un sac en plus, je peux y mettre mes planches de skate ! La mauvaise, c'est que ma jolie valise qui était si bien faite* bah... faut la refaire, du coup.

* Alors donc, rouler les fringues au lieu de les plier : testé et approuvé ! Ça prend effectivement beaucoup moins de place, c'est flagrant pour les t-shirts (et j'ai beaucoup de t-shirts). Bon là du coup ç'a fait que c'est devenu trop lourd. Hmmbref.

Bilan des courses (mais attention, il n'est que 15h, tout peut encore changer) : ma valise fait environ 23 kg et contient principalement des fringues. J'ai pris deux blazers et deux paires de talons pour les entretiens, je ne sais pas trop comment est le dress-code là-bas. Pour mon boulot, ça peut aller du look "développeur - Mr Robot" au combo blazer-talons si emploi dans une banque par exemple. Dans le doute... J'y ai ajouté un paire de petits baskets pour l'été, je peux skater avec, et je prends l'avion avec mes énormes Doc Martens chéries-mais-qui-prennent-bien-trop-de-place-dans-une-valise. Les chaussures d'hiver suivront par container. Je crois que j'ai huit pantalons et à peu près pareil en sweats et pleeein de t-shirts, donc. Quelques vêtements thermiques, j'aurais pu les mettre dans les cartons container mais quitte à avoir la place... et une petite combinaison de surf, au cas où une session de wakeboard ou autre joie nautique se présente.
La valise de Mathieu contient aussi essentiellement des fringues. Elle est plus petite que la mienne donc il a utilisé des sacs de compression. Attention, c'est hyper pratique* mais ça peut rapidement vous amener vers quelque chose de lourd. Il a gardé genre trois ou quatre belles chemises pour des entretiens ainsi qu'un pantalon noir et un chino assez classe. Comme il ne sait pas si au final il va postuler en service-restauration ou dans de l'administratif, mieux vaut prévoir des choses variées. Le manche de la guitare est également dans cette valise. Ami.e.s musicien.ne.s, c'est le moment de vous recroqueviller, une guitare démontée, ça ressemble à ça :

une guitare démontée !

Nous avons ajouté à ces deux bagages soute un troisième, un sac à dos de rando. Ça servira toujours sur place et sur celui-ci je peux ligoter mes planches de skate. J'y mets mes 5 kg d'excédents, que je vais essayer de compresser dans un sac sous vide, et c'est là que va le corps de la guitare (5 kg aussi). Si d'autres trucs peuvent passer... tant mieux, mais ce sac peut aussi nous servir de soupape au cas où une valise dépasse les 23 kg fatidiques lors de la pesée officielle (on dirait un combat de boxe mon histoire).

* Et en plus c'est très rigolo à faire, je sais, c'est pas très important mais quand même.

En plus de ces trois bagages en soute, on a bien sûr... les bagages cabine, sinon c'est pas marrant ! Chacun une petite valise Eastpack format cabine (mais genre le plus gros format cabine possible) qui contiennent encore des fringues. Dans la mienne y'aura aussi les trucks qui vont avec les planches à roulettes, parce que c'est petit mais ça pèse lourd ces bêtises (700 g la paire, j'en ai deux, paf, 1,5 kg dans la vue). Et dans celle de Mathieu, tous ses appareils photo. Chacun un sac à dos avec un ordinateur dedans eeeeet last but not least, une guitare sèche. On va se marrer à l'aéroport.

Enfin, quelque part sous la main, il y aura :

  • les passeports, évidemment ;
  • les confirmations de résidence permanente (les fameuses COPR) ;
  • notre relevé bancaire de juin, pour montrer qu'on est très riches, enfin qu'on n'a pas cramé tous nos sous entre août dernier (notre preuve de fonds) et aujourd'hui ;
  • notre plan de confinement : on a rempli à l'avance l'espèce de petit questionnaire sur le plan de quatorzaine sur l'application dédiée, ArriveCAN. On n'aura plus qu'à le finaliser en débarquant de l'avion à Toronto.

Le mot d'ordre du jour : on va y arriver. On. Va. Y. Arriver. Si tout va bien, le prochain message ce sera le récit de notre arrivée. On y croit !