Entrée Express, enfin !

Juin 2019

Note : Ici, c’est la partie « Journal », sous forme de blog. Si vous n’avez pas de temps à perdre à lire mes élucubrations, vous pouvez aller directement au condensé des infos pratiques ici

Dépôt de la candidature

Dès notre retour de voyage exploratoire, on n’avait qu’une seule idée en tête : vite, déposer notre profil Entrée Express, enfin agir et faire un pas de plus vers la concrétisation ! Mais on s’imaginait que ç’allait être un processus très long, et donc on a voulu se garder du temps pour le faire bien. Du coup, entre les obligations professionnelles et personnelles, on a finalement créé notre profil le 10 juin, cinq semaines après être rentrés.

Le 10 juin au soir donc, on se prévoit la soirée entière pour bien prendre le temps, être concentrés, c’est un peu solennel quand même, notre entrée officielle dans le processus d’immigration… Et en fait… ça nous a pris environ 10 minutes. On était quasiment déçus ! Mais c’était avant de se rendre compte qu’on allait ensuite passer de longues heures sur ce site qui… comment dire… ne fonctionne pas toujours très bien

En fait, c’est allé très vite parce qu’à cette première étape, la création du profil, il n’y a pas grand-chose de plus que sur le test d’éligibilité – et d’ailleurs, si vous avez fait ce test récemment et que vous repartez de la référence qui vous a été donnée, un certain nombre de champs seront créés automatiquement. C’est quasiment plus long de créer un compte, avec je ne sais pas combien de questions de sécurité à rajouter (nom du premier animal domestique ? Nom de jeune fille de ta mère ? Qui dirigeait le Front Populaire en 1936 ?!), que de remplir le questionnaire, qui reprend des éléments qui doivent vous être familiers à ce stade : âge, niveau d’étude, est-ce que vos diplômes ont été évalués par un organisme, avez-vous une expérience de travail, au Canada ou ailleurs, un membre de la famille qui serait Canadien, etc. En gros, ça ressemble à ça :

questionnaire Entrée Express

On remplit tout ça, sans surprise on retrouve le score qu’on avait lors de la simulation – 503 points, donc – et on reçoit deux mails, un pour nous dire d’aller sur Guichet-Emploi, l’équivalent de Pôle Emploi, et un pour nous souhaiter la bienvenue et nous rappeler les étapes du processus. Et à partir de là… On se prépare à attendre !

Extraction

Je savais, pour avoir regardé les bilans d’extraction régulièrement (ils sont disponibles sur le site d’IRCC) que les extractions tournent actuellement autour des 480, voire même 460 points. Avec nos 503 points, on était sereins et à peu près certains d’être extraits rapidement, et en effet, ça a pris… Moins de 48H, puisque le 12 juin, on recevait l’invitation :-D Et c’est là que les choses sérieuses commencent !

Accepter l’invitation, ça c’est facile… Mais après, c’est là qu’il faut beaucoup de patience ! Déjà parce que le site de l’IRCC, des fois il marche sur Safari et des fois pas. Et des fois il marche sur Firefox et des fois pas. Et des fois, il marche que si t’as vidé le cache de ton navigateur. Et des fois… Des fois t’actualises furieusement, même si tu sais que t’as 60 jours pour accepter la demande, t’aimerais bien que ça marche, là, tout de suite !! Et surtout, parce que c’est à ce stade-là qu’il faut commencer à se concentrer. Parce que c’est là qu’on doit déclarer touuuuuu….uuuus nos emplois, nos études, nos voyages à l’étranger, décliner nos états-civils de manière très précise. Ça se présente comme ça :

questionnaire extraction

La personne de la Société Économique de l’Ontario qui nous avait accueillis à Toronto nous avait conseillé de ne déclarer que ce qu’on pouvait justifier dans les emplois, et c’était un très bon conseil, donc je vous le redis : ne déclarez que ce que vous pouvez prouver. En effet, tout ce qui est déclaré à cette étape appelle des documents justificatifs à l’étape d’après. Et comme IRCC ne fait pas une enquête pour savoir si avez activement cherché du boulot ou si vous avez plutôt fini Tomb Raider à 100% pendant vos cinq mois de chômage en 2006… C’est pas grave si vous vous déclarez « sans activité » à certains moments. En fait, le formulaire demande de renseigner tout ce qu’on a fait ces dix dernières années. Pour moi, il y a eu beaucoup de jobs étudiants, d’intérim, de tous petits contrats… Autant dire que j’allais pas écrire à toutes les agences d’intérim pour me faire une attestation pour mes deux jours de travail dans l’usine X, puis les six jours dans l’usine Z… Donc très simplement, pour les périodes d’étude, j’ai mis un bon « septembre 2009 - août 2010 », pour remplir l’année, et je n’ai mis que mes « vrais » emplois, ceux que j’ai eu après mon diplôme. Idem pour Mathieu, qui a pu faire pas mal de petits contrats dans le cinéma entre deux jobs d’éducateur où il ne touchait pas le chômage : on a laissé tomber et simplement indiqué « sans activité ». Bon déjà ce petit exercice implique de se creuser la cervelle deux secondes (mais qu’est-ce que je faisais en juin 2011 moi ?!) mais le pire, si vous êtes du style à voyager, c’est la déclaration des voyages à l’étranger. Je ne sais pas ce qu’ils font avec ces infos, s’ils vérifient juste qu’on n’est pas allé en colo en Syrie récemment, ni si c’est grave d’oublier un week-end à Barcelone en 2010, mais bon… J’ai vraiment essayé de me souvenir de tout, eh bien c’était long !! Et enfin, la petite cerise sur le gâteau de ma mémoire défaillante : nom, prénoms (oui, tous), date exacte de naissance de toute la famille proche, parents et beaux-parents. Pas long… Mais c’est là que j’ai réalisé que j’étais vraiment très nulle sur les anniversaires et que j’avais dû vexer deux-trois personnes ces dernières années…

Documents à fournir

Enfin, on arrive à l’étape redoutée : fournir effectivement les preuves de tout ce qu’on a déclaré. Dès qu’on a été extraits, j’ai pris rendez-vous auprès d’un médecin désigné (article ici). Ô chance, avec le peu qu’il y a en France, il y en a un à Bordeaux ! Visite fixée le 25 juillet.

Ensuite il y a les papiers facile à trouver : les certificats de police, autrement dit les extraits de casier judiciaires, on les a eu par mail en environ 5 minutes. Le certificat de mariage, facile aussi. Les photos d’identité qu’on a sous la main ont l’air d’être à la bonne taille donc on devrait pouvoir les scanner et les utiliser.

Niveau de difficulté médium : les preuves d’emploi ! J’ai eu la partie facile pour mes postes précédents puisque je suis restée en très bons termes avec mes supérieurs. J’avais rédigé l’attestation, en m’appuyant sur les chiffres de mes certificats de travail, pour qu’elle contienne toutes les infos demandées (fiche pratique avec un exemple ici). Ils n’avaient plus qu’à les coller sur un papier à en-tête, les signer et me les renvoyer, ce qu’ils ont fait en moins de 24h. J’ai rajouté la première et la dernière fiche de paie à chaque fois. Pour l’emploi actuel, c’est plus délicat puisque personne ne sait qu’on a prévu de partir (oui, c’est vilain, mais on ne trouve pas de CDI en disant qu’on compte partir à l’étranger). Du coup j’ai mis mon contrat de travail et mes fiches de paie… et j’espère que ça suffira !

Boss final : la preuve de fonds ! Après une petite frayeur – ah, mais il faut montrer maintenant qu’on a les sous, pas quand on arrive ? OK… On a combien sur le compte ?? – on constate qu’on ne devrait pas avoir besoin de nous jeter aux pieds de nos géniteurs pour réclamer un don, et c’est déjà pas mal. Par contre, il faut que la banque rédige le document qui récapitule si on a des crédits non payés, des dettes, le solde moyen de tous les comptes sur les six derniers mois, tout ça tout ça… Et ça on n’a juste aucun contrôle dessus, donc ben… On attend. Et on relance. On a jusqu’au 11 août, on est large… Non ? L'article complet sur cette foutue preuve de fonds est ici.