Recommencer à rêver

12 juin 2020

Hello again! Je me rends compte que je n'ai rien écrit depuis le 22 mars, soit presque trois mois. C'est le temps qu'il nous a fallu pour passer le confinement, quitter notre maison... et réserver un nouveau vol pour Toronto ! Voilà un petit résumé.

Le confinement : la remise à zéro

Comme je vous le disais dans l'article précédent, le confinement nous a comme qui dirait mis en stase. Il était prévu que les déménageurs d'AGS (je vous ferai un article sur le choix de l'entreprise) passent prendre notre tas de cartons le 25, on a annulé. De toute façon ils n'avaient pas vraiment la possibilité de travailler à ce moment-là... Ensuite, on avait prévu d'ouvrir un compte en banque canadien depuis la France. Bon là clairement on était en train de procrastiner à fond donc je ne pense pas qu'on l'aurait fait, mais on a aussi laissé tomber. Et enfin, je crois que ç'a été le plus pesant, on a annulé nos vols. D'ailleurs, en réalité, on a annulé notre vol de retour, parce que l'aller du 30 mars avait été annulé par Air France sans qu'on soit prévenus, c'était sympa. On a eu la confirmation que notre paiement était transformé en avoir valable 12 mois et puis... voilà. On s'est recroquevillés sur notre déni et on a attendu qu'on nous annonce la fin du confinement.

Un point important : le logement. Pour information, on avait eu la chance de tomber sur Grégoire. Eh bien là où on a eu encore plus de chance, c'est qu'on a réussi à s'arranger : nous étions coincés en France, certes, mais lui était coincé à Toronto. Il avait toujours besoin de revenir en France à un moment, quand ce serait possible, mais sans pour autant avoir de date fixe. Du coup, il nous a dit que quand on pouvait bouger, on lui dirait, et qu'il se calerait en fonction de nous. Parfait ! On est donc tombés d'accord : on arrive le 1er juillet, on récupère les clés avec lui, et de son côté il dort chez un pote et rentre en France le 2 juillet. Au moins un truc qui ne nous fera pas galérer.

Le 11 mai : la course recommence

Pendant le confinement, on a pris la décision de quitter la maison dès que possible et de se replier en Bretagne chez ma mère. Pour rappel, on a des charges fixes d'environ 1200€ avec un seul chômage de... 1200€. On a donc vraiment intérêt à se barrer dès qu'on peut pour éviter de cramer toute notre preuves de fonds avant d'être partis. Dès que le déconfinement a été annoncé pour le 11 mai, on a donné notre nouveau préavis de départ pour le 16 mai. La dernière semaine de confinement, on commence alors à s'activer, faire nos valises, continuer le tri, ranger, faire tout ce qu'on peut... mais en fin de compte on ne "peut" pas grand-chose justement. On ne peut pas déposer nos fringues au Relais. On ne peut pas aller à la déchetterie. On ne peut pas faire de vide-maison. On ne peut pas se débarrasser de notre pile de cartons destinés à AGS. Donc on ne peut pas vider la maison. Donc on ne peut pas la nettoyer. C'est peu dire que le 11 mai a été le début d'une nouvelle course !

Lundi, déménagement d'une majeure partie de nos affaires (ce qui part à Toronto en cartons et ce qu'on doit encore trier) chez les beaux-parents. Ils n'étaient pas chauds au départ pour stocker mais vu les circonstances... Lundi après-midi, on apporte un paquet de meubles à des copains qui nous les reprennent. On passe la nuit chez eux et on rentre le lendemain matin. Mardi après-midi, tournée des popotes pour à nouveau déposer des trucs divers et variés. On en profite pour passer directement au local de l'association Le Livre Vert et puis on rentre. On est tellement crevés (et on n'est que mardi !) qu'on arrive à se rater la sortie d'autoroute pour rentrer chez nous... Mercredi, déchetterie. Celle de notre ville n'est pas ouverte, donc on doit galoper à 20 bornes. On a entassé dans un camion de location tout ce qu'on trouvait à jeter mais évidemment... Revenus chez nous, on continue de trouver des trucs qu'on aurait dû apporter. Là, coup de bol : il se trouve que notre voisin est aussi le maire du village. On papote souvent par-dessus la haie et on lui confie un peu nos ennuis. Ni une ni deux, il passe un coup de fil et hop : autorisation d'aller poser nos trucs au tout-venant :) C'est bon d'avoir des privilèges *. On commence à voir plus clair dans la maison mais il reste tout ce qu'on avait prévu de faire partir pendant notre vide-maison. On hésite un peu et puis... On colle tout sur le trottoir avec un panneau "servez-vous". Mais quand je dis tout... ça va des étagères Ikéa aux vieilles chaussures de sécurité, en passant par la vaisselle, des lampes moches, des magazines, une vieille imprimante, des porte-clés... Tout y passe ! On a régalé le village je pense ! En attendant, on a dû virer bien 3 ou 4 mètres cubes de merdier et la maison est enfin vide. Il ne nous reste plus qu'à tout nettoyer à fond... Faire l'état des lieux, qui se passe très bien quitter notre jolie maison et... Au revoir !

* Il restait quand même encore des trucs... que j'ai bien tassés au fond des bacs collectifs, ni vu(e) ni connu(e).

Nouvel objectif : le 1er juillet

On a su assez tôt qu'en tant que résidents permanents, même si on n'avait pas encore fait notre landing, on avait le droit d'arriver au Canada malgré la fermeture des frontières, soit avant le 30 juin. Et en même temps, notre délai pour venir expire le 22 juillet. On pourrait demander une extension mais c'est qu'on a quand même envie de partir nous ! On coupe la poire en deux et on utilise notre avoir Air France pour prendre le vol du 1er juillet, celui du 2 étant mystérieusement trois fois plus cher. Vous savez pourquoi ? Parce que comme des buses on vient de réserver le jour de la Fête Nationale du Canada ! Alors, l'ambiance aux contrôles sera-t-elle plus détendue ? Allons-nous poireauter des heures parce que la moitié des agents seront en congé ? Réponse au prochain épisode :-D On débourse quand même presque 500 balles de plus que le vol d'origine mais ç'a l'air plus lié à la période qu'au virus. Les vols sont plus chers en juillet qu'en mars, c'est tout.

Qui dit "nouveau départ" dit "reprendre toutes les démarches qu'on avait laissées en plan le 22 mars". Ouvrir un compte bancaire canadien, réfléchir aux arrangements pour le téléphone, trouver une assurance pour les trois mois de carence avant de passer sur la "Sécu" canadienne, etc. Recommencer à postuler à des jobs, aussi, même si c'est pas évident. Parce que même si on arrive le 1er juillet, ce qui est déjà loin dans le temps pour les recruteurs à la recherche de candidats "asap", on ne sera pas disponibles avant le 15. Ah bon ? Mais pourquoi ça ?
Parce qu'on va devoir passer quatorze jours à l'isolement, en quatorzaine. Et quand ils disent "isolement", ils rigolent pas. En sortant de l'aéroport, on doit se rendre directement à un logement (là encore, merci Grégoire, parce que bizarrement, les AirB&B ne sont pas chauds du tout pour loger des nouveaux arrivants...) et ne plus en sortir pendant deux semaines. Normalement, il faut même utiliser un transport privé si on peut mais nous on n'a personne pour venir nous chercher donc ce sera transports en commun, avec le trajet le plus court possible. Ne pas sortir pendant deux semaines, ça veut dire qu'il faut qu'on ait quelqu'un pour faire les courses ou alors se faire livrer. On a demandé à Grégoire s'il pouvait nous faire des courses basiques (des pâtes. PLEIN DE PÂTES !!) et on lui payera en même temps que le loyer. Les services d'immigration vérifient beaucoup apparemment, il y a deux numéros de téléphone qu'il faut enregistrer et auxquels il faut répondre et confirmer qu'on est bien chez nous et pas en train de gambader. Bref, on va réaliser notre rêve, arriver à Toronto eeeet... passer deux semaines dans le canapé ! C'est le jeu !

Last but not least, j'ai un nouvel ordinateur, une espèce de bête de course (il capte le Wifi, en soi c'est déjà un net progrès par rapport à l'ordi d'avant) donc j'ai très envie d'écrire plein de trucs. Vous aurez donc rapidement un article sur le choix du déménageur, un autre sur le choix de la banque, un autre sur l'assurance temporaire, et puis du coup d'ici trois semaines, un beau récit d'arrivée j'espère ! D'ici là, portez-vous bien, moi je vais jouer à Starcraft II sur ma belle machine.