Les coups de cœur de notre première balade à Toronto

16 juillet 2020

Étant arrivés un beau jour de Fête du Canada, le 1er juillet donc, notre quatorzaine s'est terminée le quinze au matin. Les copains nous ont tous demandé ce qu'on avait planifié mais en réalité, après 14 jours enfermés, on n'avait pas grand-chose en tête à part marcher tout droit jusqu'à ce que nos jambes nous lâchent ! Et d'ailleurs, c'est à peu près ce qu'on a fait. Lors de notre brève visite en 2019, on avait surtout vu l'Ouest de Toronto, de Queen's Park (University Avenue) à Roncesvalles, et en gros du lac jusqu'à Bloor St mais pas plus haut. Autant dire la moitié du Downtown, moins d'un quart de la ville entière. Du coup, sachant que là on était exactement à l'opposé... On avait une moitié de ville à découvrir pour notre première journée de liberté ! Voici nos coups de cœur sur cette boucle de 16 km (on avait un peu mal aux mollets le lendemain, après 14 jours sans marcher).

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1. Le Distillery District

Distillery District : une vieille usine au milieu des tours

À deux pas de chez nous, le Distillery District est un quartier historique préservé de la ville, qui abrite notamment l'ancienne distillerie Gooderham & Worts. On y trouve une architecture industrielle victorienne parfaitement sauvegardée, qui donne vraiment l'impression d'être revenu au XIXème siècle. Pour des Européens habitués aux vieilles pierres, ce n'est pas peut-être pas très impressionnant historiquement parlant, mais ça reste très beau et très agréable, surtout au milieu des grattes-ciels. Le lieu a été beaucoup utilisé pour des tournages, par exemple X-Men, Chicago ou... Blues Brothers 2000, ce chef-d'œuvre (ne dites pas non).

une vue du Distillery District au XIXème siècle
Vue du Distillery District au XIXème siècle... La ville a bien changé, c'est rien de le dire !

Ce qui est vraiment intéressant et rend le quartier très chouette, au-delà de l'architecture, c'est que l'endroit a été réinvesti par des boutiques et commerces on ne peut ancrés dans le XXIème siècle : mode (on est sur du luxe, voire du sur-mesure, pas du Zara), petits cafés et restaurants tous mignons et de nombreuses galeries d'art. C'est ce mélange des genres qui contribue à rendre le Distillery District aussi sympathique.

Le signe Peace dans le Distillery District, œuvre de Scott Frohschauer

Le signe Peace dans le Distillery District, œuvre de Scott Frohschaue (exposition Word on the Street)

2. St Lawrence Market

On l'avait repéré depuis le taxi déjà, celui-là... Vous commencez à le savoir, on aime bien manger nous, mais on aime bien faire lees courses aussi, enfin... Au marché, pas au Leclerc. Nous avions la chance d'avoir un très beau marché chez nous en Sud-Gironde, sans oublier le fameux marché couvert des Capucins à Bordeaux. Celui où tu peux te taper des huîtres et un petit blanc sec en cas d'insomnie* à 6h du matin. Alors la perspective d'avoir un marché classé dans le Top 10 des marchés alimentaires del muuuundo du National Geographic, ça nous sied. On décide donc de passer y jeter un œil. Eh bon on n'est pas déçu ! Y'a tout. Des légumes d'enfer, de la viande, du poisson, des épices, pas mal de petits stands de bouffe de tous les pays et même des casquettes et des t-shirts avec des caribous. Le pied, quoi. Les prix sont souvent affichés à la livre anglo-saxonne donc ça demande un petit calcul mais franchement, ça fait baver. On reviendra !

* Ou d'after hein, ne soyons pas sectaires. C'est juste que, les années passant, les insomnies deviennent plus fréquentes que les afters...

Saint Lawrence Market, étal de légumes

3. Le front de "mer" et le Music Garden

Depuis le marché, on remonte vers le Financial District et ses hautes tours. Siège de TD Bank, de la Royal Bank of Canada, de Scotiabank, des assurances Sun Life et j'en passe, c'est l'Amérique (on voulait l'avoir ♫ et on l'a eue ♪). Ça claque, c'est magnifique mais on ne peut pas appeler ça un coup de cœur. On oblique vers le sud pour retrouver le lac Ontario, et voilà qu'on tombe là-dessus.

Vieux gréement Empire Princess à quai

Côté pile. Et côté face, ça donne ça :

Les quais au premier plan et la ville de Toronto au second plan

ÇA, c'est un coup de cœur ! Y'a des mouettes, des goélands et des cormorans partout, ça sent la mer, des gens en chemise hawaïenne pilotent les "Tiki Taxis" à destination des îles de Toronto... le tout avec en arrière-plan la CN Tower ? OK, j'achète. On continue notre chemin et on tombe sur ce mignon petit jardin, le Music Garden. Malheureusement silencieux (si on excepte les chants d'oiseaux), il héberge habituellement des concerts tout l'été. L'an prochain ? En attendant, ça reste un endroit magnifique et très agréable.

Le kiosque 'Menuet' du Toronto Music Garden

4. Graffiti Alley (entre King et Queen West)

On était déjà passé là en avril 2019 mais comme on remontait Queen Street, on s'est dit qu'on allait jeter un œil à nouveau. Certains bâtiments ont été démolis mais la ville a laissé des panneaux en bois pour abriter le chantier et pour permettre aux artistes de s'exprimer. Le street art étant par nature un art d'actualité, puisqu'éphémère, les murs se sont recouverts de noir et de fresques célébrant le mouvement Black Lives Matter. Graffiti Alley n'est pas un endoit qu'on visite une seule fois, on y retourne régulièrement pour voir les nouveautés... et tous les petits détails géniaux qui nous avaient échappés la fois d'avant.

5. Downtown Camera

Downtown Camera

Il y a plusieurs magasins pour photographes à Toronto, tous assez imposants. Henry's, Vistek (qui semble s'adresser autant aux pros qu'aux particuliers)... Downtown Camera est le seul à proposer une énorme offre pour la photo argentique : ils ont en stock une quantité assez incroyable de pellicules différentes et ils développent très rapidement. Si vous faites de l'argentique et que vous avez l'habitude d'attendre vos développements 3 semaines, le temps que la boutique envoie les pelloches à Pétaouchnok, que les Pétaouchnokais développent, scannent et renvoient les pellicules... Ça va vous changer la vie ! Ici, ils sont rôdés : on est passé un mercredi, on aurait pu avoir les scans le lendemain (avec supplément), on les aura le mardi suivant (sans supplément). Cerise sur le gâteau, le magasin propose une adhésion annuelle qui permet d'avoir de bonnes réductions sur les pellicules et les produits de développement.

Par contre, mode de l'argentique oblige, il semblerait que ce soit le point de rendez-vous de tous les hipsters de la ville. Mouais. Il y en a bien un qui prête son labo photo du coup ?!

6. Mystic Muffin !!

En redescendant sur King St par Jarvis St, on tombe sur cette boutique intrigante :

la façade de la boutique Mystic Muffin

Ça nous fait marrer, d'abord, et ensuite on remarque que c'est vraiment pas cher. Du coup, le lendemain, puisqu'on est dans le coin pour ouvrir notre compte en banque et obtenir nos numéros de téléphone canadiens, on décide de tenter. OH. LÀ. LÀ. C'est facile à résumer : les bagels sont une grosse tuerie, les muffins sont une grosse tuerie et le banana bread* (entier pour 5 dollars) est une grosse tuerie. On a juste pas goûté le café mais... Le proprio est adorable, il adore papoter en faisant ses bagels et il nous a offert un mini-muffin (fraise-rhubaaaaarbe) pour "patienter" (c'est-à-dire, pour attendre 3 minutes). LA JOIE. Si je travaille dans le coin, je deviens obèse en 6 semaines, c'est clair.

* "au toaster et puis avec du beurre", qu'il nous disait le monsieur. On n'a pas poussé le vice jusqu'à rajouter du beurre quand même.

Bonus : le deuxième* plus court ferry au monde !

Toronto a la particularité d'avoir deux aéroports, un "normal", Pearson International, et aussi un "chelou", Billy Bishop. Chelou parce qu'il est situé sur sur une île... qui est vraiment très proche du "continent". Proche, genre à 100 m. Genre on pourrait mettre un pont, mais du coup les bateaux ne pourraient plus passer. Alors du coup, on met un ferry. Qui parcourt un trajet immeeeense de... 121 mètres. Aller. Et 121 mètres. Retour. Soit 90 secondes de ferry dans chaque sens. On s'était posé dans le parc pour manger nos sandwiches et on a ainsi pu assister à une dizaine d'allers-retour du fier "Marilyn Bell I". Un nom un tout petit peu ironique, puisque Marilyn Bell est la première personne à avoir traversé le lac Ontario à la nage, ce qui fait d'elle une nageuse... longue distance ! Le ferry fonctionne au bio-carburant pour le moment mais il est prévu qu'il passe à une propulsion électrique en 2021.

* Officiellement c'est "un des plus courts du monde". Bizarrement, j'ai pas réussi à trouver de liste des "plus courts ferries du monde" (trahie par internet !) alors j'ai mis deuxième parce que... parce que c'est comme ça. J'ai décidé !

le ferry de l'aéroport Billy Bishop

On a conclu la journée par un apéro et un burger en terrasse du bar The Aviary, qui est aussi le siège de la brasserie Longslice... Seules les terrasses sont actuellement ouvertes à Toronto. On prend notre numéro à l'entrée, pour qu'on puisse être prévenu au cas où un cas serait détecté, les serveurs et serveuses sont bien sûr masqué.e.s, on accède au menu en scannant un QR code collé sur la table : on a beau être enfin dehors, on ressent bien les effets de l'état d'urgence sanitaire (prolongé en Ontario jusqu'au 31 juillet minimum). MAIS c'est notre premier repas dehors depuis quinze jours, il fait beau et on est enfin là où on voulait être : le bonheur !