De Toronto à Montréal

Avril 2019

Dernière matinée à Toronto et rendez-vous à la SÉO

Lundi matin, c’est déjà presque l’heure de quitter Toronto. Mais il nous reste deux choses importantes à faire : récupérer la voiture de location (ça peut servir, pour faire 4000 km…) et se rendre à notre rendez-vous avec la Société Économique de l’Ontario. Lorsque j’étais allée au salon Destination Canada, j’avais rencontré des représentantes de ce qui s’appelait alors le Réseau de Développement Économique de l’Ontario (Rdée Ontario). En voyant que notre projet était déjà pas mal construit, la personne m’avait recommandé de commencer à prospecter pour des emplois, et m’avait promis de m’envoyer des modèles de CV et de lettre de motivation. Entretemps, j’ai retrouvé du travail, le projet s’est un peu décalé, mais j’avais bel et bien reçu ces documents – qui me serviront en temps utile. Du coup, quand on a planifié notre voyage exploratoire, je me suis dit que c’était peut-être le bon moment pour les recontacter et prendre un rendez-vous.

C’est pour ça que le lundi à 8h30, nous voilà avec nos valises sous la pluie, prêts à nous rendre sur Carlton Street. Oui, pour ceux qui suivent, c’est aussi « la rue de WES », après l’avoir écrit sur plein d’enveloppes et de mails, on finit par s’en souvenir ! Enfin peu importe, on est donc sous la pluie et avec nos valises et on a un peu plus de 2 km à faire. Aussi, on a un pass transports acheté dans le brouillard à l’arrivée le vendredi, que nous n’avons absolument pas utilisé dans le week-end. Ni une ni deux, on décide de monter dans un de ces petits tramways qui nous intriguent depuis qu’on est arrivés : les street cars.
Bilan : c’est effectivement pas mal quand t’es chargé et/ou qu’il pleut. Mais alors pour ce qui est de gagner du temps… Le principe des street cars, c’est qu’elles circulent… dans la rue. Et donc quand il est pas loin de 9h et que ça bouchonne (rappelons que Toronto concentre les plus gros embouteillages d’Amérique du Nord, rien que ça) ben… la street car, elle est coincée aussi. Et nous dedans. Malgré tout, on finit par débarquer, ruisselants* et chargés, dans un très bel immeuble, avec concierge, moquettes et tout l’tintouin.

* de pluie, pas de sueur. On n’est qu’en avril, et même si les Torontois semblent penser qu’on est en juillet

On a rendez-vous avec Marion, qui nous accueille très gentiment (un peu comme tout le monde ici en fait). La SÉO n’est pas une société de conseil en immigration, leur spécialité, c’est l’intégration économique et professionnelle des francophones, et ça tombe bien puisque notre questionnement principal, c’est de savoir si je vais pouvoir trouver du boulot dans ma branche. J’avais commencé à écrire dans cet article le détail du rendez-vous, mais en fait, on nous a donné tellement de bons conseils que j’en ai finalement fait un article à part entière, que vous pouvez retrouver ici : dans le Journal. J’en ferais peut-être une fiche à part entière une fois sur place, avec plus d’infos.

On prend congé et on se dirige vers la gare – très jolie d’ailleurs, un peu façon Grand Central à New-York – pour reprendre le train vers l’aéroport. On a loué à l’agence Hertz de l’aéroport, parce qu’on a prévu de faire une boucle et de revenir à Toronto sur notre dernier jour de voyage, pour rendre la bagnole et aller prendre l’avion directement. Rien à dire là-dessus, si ce n’est qu’on nous bien enregistré nos papiers, puis qu’on nous a gentiment dit d’aller choisir notre voiture parmi toutes celles garées à l’emplacement X. J’avais jamais vu ça ! Donc on a passé 15 minutes à comparer les Kia aux Toyota – et à regarder quelle voiture allait être la moins reloue à garer en créneau. Pauvre de nous, on n’avait pas encore trop regardé la taille et l’emplacement des places de parkings au Canada. Autant vous dire qu’on a dû faire un créneau en 15 jours, à Montréal, et qu’il y avait la place pour un Dodge, donc la Corolla passait large ^.^

Ottawa

On inaugure notre premier fast-food d’autoroute... le premier d’une longue série, et en route vers Ottawa. Mon bel itinéraire soigneusement préparé prévoyait un passage avec des stops balade-photo dans la région des Mille-Îles, on quitte donc l’autoroute à Gananoque pour longer la côte. Le seul problème c’est qu’il pleut, et qu’une région composées de marais sous la pluie, ça fait un peu trop penser à la série Ozark, ou alors à une version plus froide de True Detective. En bref, c’est brumeux, on voit rien, c’est pas hyper agréable. On décide donc de reprendre l’autoroute… Tant pis pour les Mille-Îles. On arrive à Ottawa, où on loge dans le quartier des ambassades, c’est assez rigolo de voir que nos voisins sont l’ambassade de Russie, celle d’Autriche et celle du Congo. Le B&B est d’ailleurs tenu par des Russes. Le coup classique : on communique laborieusement en anglais avant de se rendre compte que la dame, Irina, parle très bien le français.

Mathieu était déjà venu à Ottawa, il y a longtemps et en hiver, et il n’en garde pas un souvenir foudroyant. De mon côté, avec mon obsession des blogs, j’ai vu pas mal de récits de gens heureux de vivre dans la capitale du Canada, et à la frontière du Québec. C'est quand même la capitale ! Mes premières impressions confirment quand même les siennes : il fait hyper froid (beaucoup plus qu’à Toronto !) et y’a personne dans les rues, c’est pas très vivant tout ça. Par contre c’est assez joli, dans un style tout britannique :

Ottawa

Ottawa

On fait un petit tout, la nuit tombe et il se met à faire vraiment très froid, même si le Parlement est très beau. Pour l’anecdote, c’est la journée de l’incendie de Notre-Dame-de-Paris, et beaucoup de Français, en voyant nos photos sur facebook, se sont alarmés de voir que le Parlement canadien flambait aussi !

Parlement d'Ottawa

On remonte la rue Rideau, du même nom que le Canal, en espérant trouver un coin où manger. On se fera régulièrement avoir pendant tout notre séjour : les Canadiens mangent tôt. Genre méga-tôt, surtout pour des Français, surtout pour des Français du sud. Je pense que, passé 21h, les cités canadiennes sont hantées par des touristes espagnols affamés ! En tout cas, même à 20h30, pas grand-chose d’intéressant pour nous sur Rideau Street. De grands centres commerciaux, pas de petit resto qui fait envie… On n’était peut-être pas au bon endroit de la ville, sûrement qu’il aurait fallu aller plus vers le centre, mais on était quand même dans le quartier universitaire et tout était mort. En revanche, on s’est bien fait plaisir dans un BBQ coréen (le kimchi, ça réchauffe mieux qu’une écharpe ‼), avant d’aller s’effondrer dans notre immense lit.

En route vers Montréal

Le soleil est de retour le lendemain, on en profite pour traverser la rivière des Outaouais et passer au Québec, à Hull ! Bon, sous le soleil, c'est mieux, mais on n'est quand même pas vraiment convaincus par Ottawa. En fait, vue rapidement comme ça, on a vraiment l'impression d'une vieille dame un peu endormie, d'une ville qui est certes la capitale politique et administrative, mais qui n'est pas bien vivante culturellement et humainement parlant. Faut dire qu'après trois jours à Toronto, qui nous a tellement conquises, et où on ne savait plus où donner de la tête, Ottawa paraît forcément un peu... plate. Bref, quelques photos du très beau musée canadien de l’histoire et hop ! En route vers Montréal, avec 2 arrêts, un prévu et un pas prévu. Le premier arrêt, le pas prévu, c’est un panneau sur l’autoroute qui dit « Chutes de Plaisance – prochaine sortie ». Ni une ni deux, de toute façon c’est sur la route, on sort et on suit les panneaux pour voir nos premières chutes canadiennes ! Elles sont encore pleines de neige et ça les rend très impressionnantes !

Chutes de Plaisance

Chutes de Plaisance

Et on repart, direction l'arrêt prévu du Parc Oméga ! Il s’agit d’une réserve, pas d’un zoo : les animaux y sont en liberté… relative, limitée à des zones qui sont fermées – histoire d’éviter d’avoir les loups et les cervidés au même endroit par exemple – mais quand même assez grandes. Ils sont nourris, donc assez loin de l’état réellement sauvage, mais ils ne sont pas enfermés, et s’ils n’ont pas envie d’être vus, ils ont plusieurs hectares pour aller se planquer. Le circuit se fait principalement en voiture, pour des raisons de sécurité, et permet d’observer de plus ou moins loin, selon leur rapport à l’humain – et selon si vous avez des carottes avec vous – des animaux emblématiques du Canada : des cerfs, des sangliers… Bon… des bisons, des ours, des élans, des caribous, of course et des loups ! Et c’est vraiment chouette ! A faire absolument avec des enfants, mais ça marche pour tout le monde. On a même vu deux petites mémés avec leurs aides-soignantes, c’est dire ! Il y a aussi une jolie balade qui présente les principales tribus des Premières Nations, autour d’un lac.

Cerf au parc Omega

Orignal au parc omega

Bison

Ours

Ours, encore

Loup

Sur ces entrefaites, et après avoir pris environ 10 000 photos, on repart direction Montréal, qui n’est plus qu’à 1h30 de route. Notre arrivée se fait assez tranquillement, et on bénit le GPS. Quand j’étais allée au Québec en 2005, on n’avait pas ça dans la voiture de location, et nos entrées et sorties des villes avaient été assez euh… Chaotiques ! Rien de tout ça là, il suffit d’être attentif et on trouve notre maison pour les deux prochains jours, qui se trouve entre Sherbrooke et Mont-Royal, en plein dans le quartier du Plateau.